Chapitre II : "Un départ douloureux"
Etheldreda se réveilla en sursaut. Sans même prendre le temps de s’habiller, elle courut en chemise de nuit dans l’escalier et arriva en trombe dans la pièce du rez-de-chaussée devant les visages surpris du Père Dibbs et d’une jeune femme qui n’était autre que le Sergent Hartman.
Face à la déception clairement lisible de la petite fille, le prêtre demanda :
- Qu’est ce qui ne va pas mon enfant ?
- Rien, mentit la fillette, j’avais cru entendre la voix de maman…
A l’évocation de sa sœur, le père Dibbs regarda le Sergent qui, connaissant la situation, préféra sortir de la maison afin de les laisser seuls. Le prêtre regarda sa nièce puis soupirant lui demanda de s’assoir. Il monta à l’étage et revint au bout de quelques minutes avec Darren, le grand frère de 17 ans d’Etheldreda.
Il lui demanda de rejoindre sa sœur et se dirigea vers la cuisine d’où il ramena une miche de pain et un pichet de lait. « Mangez, j’aurai à vous parler de choses sérieuses ensuite ». Il sortit prendre l’air et ne revint que vingt minutes plus tard. Il était pâle, il prît place face à Darren et Etheldreda mais parla d’une voix calme et sûre :
- J’ai eu par le Sergent Hartman de terribles nouvelles. Andorhal a été entièrement détruite par le Fléau. Il n’y a pas de survivants. Ma sœur… votre mère ne s’en est pas sortie. Son corps a été retrouvé près du cimetière où est enterré votre père.
Etheldreda se mît à pleurer en silence, ses larmes coulant sur son visage figé par l’horreur. Darren prit sa sœur dans ses bras puis d’une voix forte déclara :
- Maudit soit le Fléau, mais si nous ne faisons rien il ne s’arrêtera pas à Andorhal ! Nous devons le stopper définitivement et en finir avec le Roi-Liche.
Le prêtre regarda le jeune homme puis sourit :
- Tu es le digne fils de tes parents. Ils étaient tous deux de bons et nobles paladins. Et ton père était un ami…. Tes parents me manquent. Mais il faut rester fort face à notre douleur et aller de l’avant… Darren ! Tu as 17 ans, tu es un homme maintenant. Si tu veux rejoindre la croisade d’argent pour combattre le Fléau… vas-y. Je n’ai pas le droit de te retenir. Mais pour ta sœur… il est temps que quelqu’un de compétent prenne en main son éducation. Ma sœur m’a dit dans sa lettre, que tu avais sympathisé avec un diablotin ?
Devant le regard surpris de son frère, Etheldreda ne su quoi répondre. Son parrain lui sourit et reprit :
- Ne t’en fais pas mon enfant, ce n’est pas une malédiction d’avoir de talent de démoniste… c’est juste qu’il faut être plus vigilent pour ne pas perdre de vue l’essentiel… C’est pour cela que je vais t’envoyé auprès d’une amie de longue date, la démoniste Drusilla. Elle vit à l’abbaye de Comté-du-Nord en Elwynn près de la magnifique Hurlevent. Elle te guidera et t’apprendra à te protéger des tentations car les démons que tu contrôleras essaieront de te pervertir. Mais ne t’inquiète pas… Drusilla est passée maître dans l’art de les berner …
Il regarda son neveu et sa nièce quelques secondes avant de conclure qu’Etheldreda partirait le lendemain…
Darren comprit qu’il ne reverrait pas de si tôt sa jeune sœur alors il la serra très fort dans ses bras avant de lui proposer d’aller faire une balade… ce que la fillette accepta avec joie…
Ils passèrent la journée à la pêche riant et s’éclaboussant dans le lit de la rivière. Cette nuit là, il montra à la petite fille les constellations en les nommant. Cette dernière finit par s’endormir dans les bras de son frère.
Le prêtre les réveilla à l’aube. Etheldreda trainait car elle redoutait ce moment terribles des « au revoir »… elle n’avait pas encore assimilée le fait d’être orpheline que déjà on l’arrachait à son frère…
L’heure du départ sonna et le père Dibbs prit sa fillette par la main pour l’emmener auprès du maître des griffons. Le sergent Hartman les attendait.
- Toi et le Sergent allez vous rendre à Hurlevent par le griffon et une fois là-bas, le Sergent t’emmènera auprès de Drusilla. Soyez bien prudente toutes les deux.
Il sera la main du Sergent, embrassa sa nièce et la déposa devant le Sergent sur le dos d’un griffon. Darren laissa un dernier baiser sur la joue humide de larme de sa petite sœur, puis donna une claque sur le griffons qui s’envola aussitôt pour ensuite disparaître dans les firmaments azurs du ciel.
Au décollage Etheldreda poussa un cri et ferma les yeux. Elle s’accrocha très fort à la selle et la jeune femme lui dit à l’oreille qu’elle ne risquait rien, qu’elle la tenait fermement.
La petite fille finit par ouvrir les yeux et s’émerveilla devant la majesté du monde qui s’étendait devant elle… oubliant pour quelques heures son chagrin, ses larmes et les questions que la hantaient sur l’étrange éducation qu’elle allait suivre …
(La suite prochainement)